Blessures physiques chez les animaux sauvages

Ce texte s’inscrit dans une sĂ©rie de documents examinant les conditions de vie des animaux Ă  l’état sauvage. Davantage de textes relatifs Ă  la façon dont les animaux sauvages souffrent et meurent sont disponibles sur notre page principale relative Ă  la situation des animaux dans la nature. Pour plus d’informations sur les façons dont nous pouvons venir en aide aux animaux blessĂ©s, consultez notre page sur le sauvetage des animaux piĂ©gĂ©s et blessĂ©s.

Les blessures physiques sont l’une des menaces les plus courantes pour les animaux vivant Ă  l’état sauvage. Dans certains cas, ils sont victimes de blessures graves auxquelles ils succombent directement, dans d’autres cas, leurs blessures peuvent indirectement entraĂźner leur mort, par exemple en rĂ©duisant leur capacitĂ© Ă  trouver de la nourriture ou Ă  Ă©chapper aux prĂ©dateurs. MĂȘme lorsque les animaux ne succombent pas Ă  leurs blessures, ils peuvent souffrir de douleurs chroniques, particuliĂšrement lorsque leurs blessures ne guĂ©rissent pas correctement.

Les animaux sauvages peuvent ĂȘtre blessĂ©s de diffĂ©rentes maniĂšres. Nous pouvons proposer de diviser les causes de ces blessures en trois catĂ©gories principales : les conflits avec d’autres animaux, les blessures accidentelles et les blessures causĂ©es par des conditions mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes et des catastrophes naturelles.

Les conflits avec d’autres animaux peuvent concerner les membres de diffĂ©rentes espĂšces (ex. prĂ©dation) ou les membres d’une mĂȘme espĂšce (ex. conflits portant sur le territoire ou les partenaires, coercition sexuelle). Certaines blessures rĂ©sultent quant Ă  elles d’accidents ou de conditions mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes. Ainsi et par exemple, il arrive que des oisillons se blessent en tombant de leur nid ou que des animaux souffrent de brĂ»lures du fait de feux de forĂȘt. Les invertĂ©brĂ©s peuvent perdre certaines parties de leur corps lors d’accidents de mue.

Les blessures causĂ©es du fait de conflits avec d’autres animaux

La prédation

De nombreuses attaques de prĂ©dateurs Ă©chouent : les animaux parviennent souvent Ă  Ă©chapper Ă  leur poursuivant, mĂȘme aprĂšs avoir Ă©tĂ© initialement capturĂ©s. Cependant, des blessures peuvent en rĂ©sulter. Les renards endommagent ainsi frĂ©quemment les pattes des hĂ©rissons au cours de leurs attaques.

On peut voir ci-dessous un hĂ©risson ayant perdu sa patte arriĂšre gauche, probablement Ă  la suite d’une attaque de renard. Remarquez la difficultĂ© avec laquelle il se dĂ©place. Sa blessure est trĂšs susceptible de rĂ©duire sa capacitĂ© Ă  trouver de la nourriture et Ă  Ă©chapper aux prĂ©dateurs, en outre de la douleur physique qu’elle cause probablement.

Ce jeune phoque a Ă©chappĂ© Ă  une attaque de requin mais souffre d’une grave blessure au flanc.

Les amphibiens tels que les grenouilles sont souvent victimes de dĂ©formations (pattes manquantes, parties sous-dĂ©veloppĂ©es) causĂ©es par la prĂ©dation sĂ©lective des nymphes de libellules sur les tĂȘtards.1 Les nymphes de libellules mangent rarement l’intĂ©gralitĂ© des tĂȘtards et se contentent de les attraper et de manger les parties les plus tendres, gĂ©nĂ©ralement le bourgeon de la patte arriĂšre. La capacitĂ© des tĂȘtards Ă  rĂ©gĂ©nĂ©rer complĂštement le membre manquant dĂ©pend de leur stade de dĂ©veloppement, ils peuvent ne jamais rĂ©cupĂ©rer le membre ou ne se dĂ©velopper que partiellement. Les grenouilles matures doivent alors tenter de survivre avec une dĂ©formation (patte partielle ou manquante, parfois mĂȘme yeux manquants). Ce type d’attaque rend la vie de l’individu adulte plus difficile : il lui sera moins aisĂ© de trouver de la nourriture ou d’échapper aux prĂ©dateurs au cours de sa vie.

Conflits intraspécifiques portant sur les territoires et les partenaires

Les traumatismes physiques peuvent Ă©galement rĂ©sulter de conflits entre membres d’une mĂȘme espĂšce. Les animaux se chassent mutuellement et se battent afin de dĂ©fendre leur territoire, d’établir une nouvelle hiĂ©rarchie sociale, de s’accoupler ou de protĂ©ger leurs petits. La concurrence pour la nourriture, l’eau, les abris et autres besoins fondamentaux peut conduire Ă  des comportements agressifs causant des blessures.

La vidĂ©o ci-dessous montre une lionne solitaire blessĂ©e aprĂšs une bagarre avec un groupe d’adolescents. Il est possible que le combat ait portĂ© sur un territoire, une carcasse d’animal ou une tentative de copulation forcĂ©e. Sa queue est cassĂ©e et elle boĂźte du fait d’une plaie ouverte sur la patte arriĂšre gauche. Il est peu probable qu’elle survive seule et elle marche dans les traces du groupe l’ayant blessĂ©e dans l’espoir d’un Ă©ventuel partage de nourriture.

Le phoque gris sont territoriaux pendant la saison des amours. Ce jeune phoque a Ă©tĂ© trouvĂ© avec de graves blessures au visage, au cou et aux yeux, lesquelles ont probablement Ă©tĂ© causĂ©es par un autre phoque. Les phoques mĂąles utilisent leur poids massif et leurs canines acĂ©rĂ©es afin de se battre les uns contre les autres en vue d’obtenir le contrĂŽle de plages et donc de harems de femelles. Bien que ces combats soient rarement mortels, ils peuvent entraĂźner de graves lacĂ©rations chez les deux parties. Par exemple, voir:

Accidents

Les animaux vivant dans la nature sont victimes de blessures au cours de leur vie quotidienne. De nombreux accidents rĂ©sultent de chutes, de l’effondrement de taniĂšres ou terriers,2 de collisions ou de prises au piĂšge. Les oiseaux entrent en collision avec les arbres, les Ă©lĂ©phants se coincent dans les marĂ©cages, les cerfs se crĂšvent les yeux du fait de branches basses et les Ă©cureuils tombent des arbres. Les animaux peuvent Ă©galement se blesser en jouant Ă  se battre.

Blessures par écrasement

De nombreux animaux subissent des blessures par Ă©crasement lorsqu’ils sont victimes de traumatismes accidentels. L’écrasement se produit le plus souvent lorsqu’un individu se trouve coincĂ© entre le sol et un objet solide, le plus souvent une roche ou un animal plus imposant. L’importance des blessures par Ă©crasement dĂ©pend de la force en jeu, elles peuvent ĂȘtre relativement mineures et consister en quelques ecchymoses ou consister en de graves hĂ©morragies, fractures ou rupture des organes internes. Il arrive par exemple que des roches ou branches d’arbre tombent sur un animal, ou que des animaux marchent accidentellement sur des individus plus petits. Les pingouins mĂąles peuvent accidentellement Ă©craser des petits et provoquer des blessures internes. Les morses sont facilement effrayĂ©s : l’approche d’un prĂ©dateur ou le bruit d’un bateau ou d’un avion qui passe peut les faire paniquer et se prĂ©cipiter vers l’eau. Ces bousculades qui s’ensuivent sont extrĂȘmement dangereuses pour les petits, qui peuvent ĂȘtre blessĂ©s ou mortellement Ă©crasĂ©s.3

Fractures

Les vertĂ©brĂ©s peuvent souffrir de diverses fractures des os de la colonne vertĂ©brale, de la tĂȘte et du cou, des membres, de la mĂąchoire, des ailes, de la carapace ou des cornes.

Les fractures osseuses de la colonne vertĂ©brale, des membres et des ailes sont courantes et peuvent ĂȘtre mortelles.4 Beaucoup d’entre nous connaissons le sort de chevaux ne pouvant pas survivre Ă  un membre cassĂ©. Cela est dĂ» Ă  la façon dont leurs jambes trĂšs lĂ©gĂšres se plient et se brisent, de la peau mince et facilement pĂ©nĂ©trable qui entoure leurs os et de la facilitĂ© avec laquelle l’approvisionnement sanguin cesse du fait des artĂšres endommagĂ©es. Les chevaux sont Ă©galement vulnĂ©rables aux pneumonies s’ils se couchent pendant une pĂ©riode trop longue.5

Nous savons que les morses tombent de falaises, et ce souvent en grand nombre. Cela a par exemple pu ĂȘtre observĂ© dans une rĂ©serve en Alaska, ou des morses chutent d’une mĂȘme falaise depuis 1996.6 Ces chutes entraĂźnent la mort ou des blessures graves. On ne sait pas exactement ce qui entraĂźne ces accidents. Les morses se trouvent souvent sur la terre ferme pour se reposer, lorsque les plages sont trop peuplĂ©es, ces derniers grimpent sur les pentes douces de l’autre cĂŽtĂ© desquelles se trouvent des falaises. En hauteur, ils peuvent ĂȘtre effrayĂ©s par les ours polaires ou tout simplement perdre pied en tentant de retourner Ă  l’eau.7 La vidĂ©o-dessous tĂ©moigne de ces accidents. Sur une courte plage, on compte deux Ă  trois cents individus morts. On peut y voir un morse ayant survĂ©cu Ă  sa chute, respirant toujours et agonisant terriblement avant de mourir.

Les pattes des oiseaux se brisent facilement car elles sont petites et souvent creuses. Cette fragilitĂ© peut ĂȘtre intensifiĂ©e du fait de malnutrition ou d’une ponte excessive. Les pattes sont le plus souvent cassĂ©es au cours de chutes, de combats et de collisions ou Ă©crasements accidentels du fait d’autres animaux. Ce type de blessures (ailes, pattes cassĂ©es) chez les oiseaux volants et les pingouins sont graves et souvent mortelles.8 La lĂ©gĂšretĂ© des os des oiseaux les aide en vol mais les rend plus susceptibles aux fractures.9

Les blessures concernant les os entourant l’Ɠil (fractures orbitales) se produisent en cas de coup direct au visage, de chutes de pierres, de collisions avec des arbres ou murs ou du fait d’autres animaux. Ces blessures peuvent conduire Ă  des hĂ©morragies oculaires et des infections.10

Les carapaces des tortues peuvent Ă©galement ĂȘtre brisĂ©es du fait de chutes, d’impact d’objets ou d’écrasement par d’autres animaux. Les fractures importantes peuvent ĂȘtre graves. Les carapaces des tortues font office d’épine dorsale et les tortues peuvent ĂȘtre paralysĂ©es et leurs poumons impactĂ©s en fonction de la localisation de la fissure. Si la fracture est profonde, elles peuvent perdre du sang. Les carapaces et coquilles peuvent pourrir du fait d’infections fongiques ou bactĂ©riennes sous une fissure, les animaux aquatiques y sont particuliĂšrement sensibles. Certains nerfs parviennent jusque dans et autour des coquilles et carapaces, les fissures peuvent donc ĂȘtre tout aussi douloureuses que d’autre os cassĂ©s.

Les cornes sont Ă©galement constituĂ©es d’os et peuvent saigner. Si la blessure touche la base de la corne, la peau adjacente sera Ă©galement dĂ©chirĂ©e.11

Les becs des oiseaux peuvent ĂȘtre brisĂ©s lors de collisions, de combats ou lorsqu’un individu le coince quelque part et tente de se libĂ©rer. Les becs sont constituĂ©s de peau recouverte de kĂ©ratine (le mĂȘme matĂ©riau que nos ongles), sont attachĂ©s aux os et comprennent une concentration de nerfs et de vaisseaux sanguins. Les oiseaux utilisent leur becs comme nous utilisons nos bouches mais Ă©galement comme nous utilisons nos mains, pour ramasser des objets. Si le bec d’un individu est endommagĂ©, il peut ĂȘtre incapable de boire, de manger, de construire un nid ou de se protĂ©ger. Certaines cassures provoquent des saignements lesquels peuvent dans certains cas entraĂźner la mort. Ce type de blessure peut Ă©galement causer des problĂšmes respiratoires ou des sinus.12 Les becs ne se rĂ©parent pas par eux-mĂȘmes, mais la partie endommagĂ©e peut Ă©ventuellement disparaĂźtre : la pointe du bec se dĂ©veloppe continuellement du fait de son utilisation permanente. Les blessures se trouvant Ă  la base du bec peuvent cependant dĂ©figurer un individu de façon irrĂ©versible. Un oiseau blessĂ© peut par exemple n’ĂȘtre capable d’ingĂ©rer que des aliments mous, rendant sa survie difficile Ă  l’état sauvage.

Blessures aux ailes

Les ailes de chauve-souris et d’insectes peuvent ĂȘtre dĂ©chirĂ©es en cas de collision avec des objets, des plantes, des Ă©pines ou en consĂ©quence d’infections fongiques. Ces lacĂ©rations constituent des blessures graves pour les chauves-souris et peuvent entraĂźner une perte de sang.13 Ces blessures peuvent parfois guĂ©rir d’elles-mĂȘmes mais les ailes dĂ©chirĂ©es affectent la capacitĂ© de vol et empĂȘchent parfois complĂštement l’individu de voler. Les animaux concernĂ©s ont besoin de repos et d’énergie supplĂ©mentaire afin de guĂ©rir, guĂ©rison au cours de laquelle ils deviennent plus vulnĂ©rable Ă  la faim, la prĂ©dation et autres menaces.

Blessures aux yeux

Les animaux sauvages peuvent souffrir de blessures oculaires du fait de corps Ă©trangers, de perforations ou de fumĂ©es. Les animaux se blessent par exemple frĂ©quemment en courant au travers de branches. Les cerfs et les antilopes Ă©chappent souvent aux prĂ©dateurs et autres menaces en courant dans les bois et se heurtent ainsi Ă  des branches basses. Bien que cela n’affecte gĂ©nĂ©ralement qu’un seul Ɠil, tout dommage permanent ou perte de vision peut rendre l’animal davantage sujet Ă  d’autres accidents et aux prĂ©dateurs.

Les animaux volants sont avantagĂ©s du fait du nombre moindre d’obstacles. Cependant, les oiseaux peuvent se blesser les yeux en tombant des arbres Ă  un Ăąge prĂ©coce ou en volant dans des branches au dĂ©collage. Ils peuvent Ă©galement ĂȘtre blessĂ©s du fait des serres d’autres individus lors de combats. Les blessures oculaires ne guĂ©rissant pas empĂȘchent les oiseaux de voler.

Les blessures aux paupiĂšres, telles que les dĂ©chirures ou les crevaisons, se produisent souvent en raison de chutes ou de collisions avec quelque chose. La paupiĂšre est une partie du corps fragile et peut ĂȘtre endommagĂ©e facilement. Si la blessure ne guĂ©rit pas correctement, elle peut entraĂźner une perte de la vue ou une infection. Il est trĂšs douloureux pour les animaux d’avoir du sable, du verre ou d’autres corps Ă©trangers coincĂ©s dans les yeux et ils sont susceptibles de se blesser en tentant d’expulser ces corps.14

Auto-amputation

Les appendices tels que les membres, les ailes et les antennes peuvent ĂȘtre perdus directement au cours de combats ou du fait d’accidents, mais il arrive Ă©galement que les animaux s’auto-amputent. Les pieuvres amputent ainsi leurs propres bras, les lĂ©zards leur queue et les araignĂ©es leurs pattes lorsqu’elles sont en danger, cela survient gĂ©nĂ©ralement lorsque ces animaux sont piĂ©gĂ©s ou coincĂ©s au cours de combats avec d’autres, pour empĂȘcher le venin d’une morsure de se rĂ©pandre dans tout leur corps ou au cours de la mue. Lorsqu’il ne s’agit pas d’échapper Ă  une situation dangereuse, l’auto-amputation peut ĂȘtre une rĂ©ponse Ă  la douleur rĂ©sultant d’une blessure ou une tentative de se dĂ©barrasser d’une partie du corps inutile.15

La mesure dans laquelle un appendice perdu affecte un animal dĂ©pend du type d’appendice, de la fonction de l’appendice et de l’environnement. Certains animaux, comme les poulpes et les araignĂ©es, se dĂ©brouillent souvent bien lorsqu’ils perdent membre.16

De nombreux invertĂ©brĂ©s, en particulier les plus jeunes, peuvent rĂ©gĂ©nĂ©rer leurs membres, leurs antennes et d’autres parties de leur corps au cours de la mue. La gravitĂ© d’une blessure et la possibilitĂ© d’y remĂ©dier dĂ©pendent de l’ñge de l’individu, de la frĂ©quence et de la durĂ©e de la mue et de la partie du corps concernĂ©e.17 Une Ă©crevisse qui ne mue qu’une fois par an peut se dĂ©brouiller sans une patte, mais perdre une griffe ou une antenne pourrait sĂ©rieusement altĂ©rer sa capacitĂ© Ă  survivre Ă  des combats avec d’autres animaux ou Ă  explorer son environnement pour chercher un abri.18 Un membre blessĂ© ne guĂ©rissant pas peut particuliĂšrement nuire aux insectes sauteurs comme les grillons.19

Il n’est pas toujours possible de rĂ©gĂ©nĂ©rer complĂštement les parties du corps blessĂ©es ou amputĂ©es. Une fois remplacĂ©, l’appendice n’est pas toujours le mĂȘme en termes de structure et de fonction. Certaines blessures ne guĂ©rissent pas du fait de leur gravitĂ© ou de l’ñge de l’animal.20

Certains vertĂ©brĂ©s ont une certaine capacitĂ© de rĂ©gĂ©nĂ©ration, comme les lĂ©zards et les poissons dont la queue et les nageoires repoussent21 ou les salamandres dont les membres repoussent.22 Les chauves-souris peuvent rĂ©gĂ©nĂ©rer leurs ailes, leurs oreilles et leurs bois.23 Cependant, les appendices remplacĂ©s peuvent ĂȘtre plus petits ou plus faibles et les animaux soumis Ă  trop de stress peuvent ne pas ĂȘtre en mesure de rĂ©gĂ©nĂ©rer ces parties de leurs corps.

Mue

La mue est une cause frĂ©quente de blessures chez les arthropodes. MĂȘme lorsqu’ils ne sont pas blessĂ©s, les arthropodes doivent muer -perdre leurs exosquelettes- afin de grandir, leurs nouveaux exosquelettes doivent alors ĂȘtre durcis ou reconstruits, ainsi que d’autres parties de leur corps telles que le revĂȘtement des organes.

Bien que les arthropodes soient vulnĂ©rables aux blessures externes au cours de la mue et Ă  sa suite – du fait de la fragilitĂ© de leurs nouveaux exosquelettes-, ils sont plus susceptibles d’ĂȘtre blessĂ©s ou de mourir du fait d’une dĂ©faillance du processus de mue en lui-mĂȘme.24 Ils peuvent Ă©galement ne pas rĂ©ussir Ă  rĂ©gĂ©nĂ©rer une partie de leur corps blessĂ© ou, dans l’éventualitĂ© oĂč la blessure serait survenue au cours d’une pĂ©riode critique, ĂȘtre incapables de rĂ©gĂ©nĂ©rer cette partie au cours de la mue suivante,25 devenant vulnĂ©rables pendant l’intervalle prĂ©cĂ©dent la prochaine mue (parfois des mois, voire des annĂ©es). Cela est d’autant plus difficile pour les animaux plus ĂągĂ©s, qui ont tendance Ă  muer moins frĂ©quemment.

Certaines larves ne parviennent pas Ă  respirer lorsque leurs exosquelettes se dĂ©tachent et peuvent asphyxier en cas d’imprĂ©vus ou si le procĂ©dĂ© s’avĂšre trop long. Les larves d’éphĂ©mĂšres perdent leur doublure trachĂ©ale au cours de la mue et arrĂȘtent de respirer pendant le processus, elles doivent donc absorber beaucoup d’oxygĂšne Ă  titre prĂ©ventif.26 Chez certaines espĂšces, les individus peuvent prendre des mois avant de sortir de leurs exosquelettes et peuvent ĂȘtre Ă©crasĂ©s Ă  mort en grandissant si ils se trouvent coincĂ©s.27

Les arthropodes peuvent se blesser lorsqu’ils s’extraient au cours de leur mue : ils peuvent perdre ou se tordre des membres, Ă©craser leurs poumons ou endommager leurs yeux ou autres tissus mous. Ces blessures sont davantage susceptibles de se produire si l’animal est victime d’une condition nommĂ©e dysecdyse, laquelle est due au stress et provoque une excrĂ©tion anormale de l’exosquelette. Certaines blessures provoquent des hĂ©morragies potentiellement mortelles.28 Les animaux sont plus susceptibles aux attaques de prĂ©dateurs ou d’individus de la mĂȘme espĂšce lorsqu’ils muent. C’est par exemple le cas des crevettes, lesquelles sont plus susceptibles d’ĂȘtre blessĂ©es ou tuĂ©es par d’autres crevettes Ă  certains stades de leur mue.29

Blessures dues aux conditions météorologiques et aux catastrophes naturelles

Les animaux vivant dans la nature doivent faire face Ă  des conditions mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes, lesquelles provoquent souvent des blessures pouvant ĂȘtre douloureuses, dĂ©bilitantes ou mortelles.

Les tempĂȘtes sont dangereuses pour les animaux ne pouvant pas chercher refuge : les animaux marins peuvent ĂȘtre projetĂ©s contre les rochers et les oiseaux aquatiques bombardĂ©s de grĂȘle pendant les orages. Cela peut causer des dommages aux organes internes, aux yeux ou aux ailes et briser des membres. Les oiseaux aquatiques sont particuliĂšrement vulnĂ©rables.30

Une surexposition au soleil peut provoquer des coups de soleil, dont la gravitĂ© s’étend de brĂ»lures mineures Ă  la destruction complĂšte de la peau et des tissus sous-jacents. Les blessures les plus graves peuvent ĂȘtre mortelles. Certains animaux tels que les hippopotames, les Ă©lĂ©phants et les porcs ont la peau sensible et s’enduisent de boue afin de prĂ©venir les coups de soleils. Lorsqu’ils ne parviennent pas Ă  trouver de boue, en cas de sĂ©cheresse par exemple, ils peuvent souffrir de graves brĂ»lures. En 2017, un Ă©pisode de sĂ©cheresse Ă  Lamu, dans le nord du Kenya, a piĂ©gĂ© des hippopotames et autres animaux dans des bassins de boue assĂ©chĂ©s. Incapables de recouvrir leur peau d’une couche protectrice de boue humide, nombre d’entre eux ont souffert de graves coups de soleil.31

Les animaux vivant Ă  l’état sauvage souffrent Ă©galement du froid. Ils peuvent par exemple ĂȘtre victimes d’engelures. Ce chat errant n’ayant pu trouver d’abri lors d’un Ă©pisode de froid rigoureux a perdu une partie de ses oreilles et de sa truffe. Les oiseaux peuvent perdre leurs pattes lorsqu’elles se collent Ă  des balustrades gelĂ©es.

Conséquences à long terme des blessures dans la nature

Lorsqu’un animal se blesse sans cependant succomber, il peut souffrir de plusieurs maniĂšres. Tout d’abord, du fait de la douleur associĂ©e Ă  ses blessures : un animal blessĂ© peut faire l’expĂ©rience dĂ©sagrĂ©able de douleurs intenses, lesquelles peuvent entraĂźner des comportements dangereux tels que la diminution de la consommation de nourriture et d’eau entraĂźnant une perte de poids, une dĂ©gradation musculaire et des troubles respiratoires.32 Un animal blessĂ© est Ă©galement susceptible de souffrir d’une gamme d’autres problĂšmes dus aux infections et autres maladies. En l’absence de traitement mĂ©dical, l’infection est un corrĂ©lat naturel des blessures dans la nature. Les tissus endommagĂ©s ont tendance Ă  ĂȘtre infestĂ©s de parasites (appelĂ©s myiases).33 L’infestation parasitaire peut ĂȘtre extrĂȘmement douloureuse et entraĂźner des complications telles que de la diarrhĂ©e, des vomissements et des troubles visuels.

Enfin, les effets invalidants de la blessure -exacerbĂ©s par une infection ou une infestation parasitaire- mettent en danger le bien-ĂȘtre de l’animal Ă  bien des Ă©gards. L’animal peut ne pas ĂȘtre en mesure d’échapper Ă  des situations menaçantes ou de suivre son groupe social. Il peut Ă©galement ĂȘtre incapable de manger ou de boire de maniĂšre Ă  favoriser sa guĂ©rison ou mĂȘme Ă  rester en vie. Les animaux blessĂ©s deviennent Ă©galement des cibles privilĂ©giĂ©es pour les prĂ©dateurs et les membres compĂ©titifs de leur propre espĂšce.34

Les animaux vivant dans la nature sont vulnĂ©rables Ă  une vaste gamme de blessures physiques. Les causes de ces blessures sont nombreuses et variĂ©es, il peut s’agir de morsures ou d’entailles provoquĂ©es par des prĂ©dateurs ou individus de la mĂȘme espĂšce, du feu, du gel ou de pluies torrentielles, de chutes ou collisions, d’auto-amputations ou d’accidents de mue.

Pour plus d’informations sur les façons dont nous pouvons venir en aide aux animaux blessĂ©s, consultez notre page sur le sauvetage des animaux piĂ©gĂ©s et blessĂ©s.


Références

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Annotations

1 Ballengee, B. & Sessions, S. K. (2009) “Explanation for missing limbs in deformed amphibians”, Journal of Experimental Biology Part B: Molecular & Developmental Evolution, 312B, pp. 770-779.

2 Homer, B. L; Berry, K. H.; Brown, M. B.; Ellis, G.; Jacobson, E. R. (1998) “Pathology of diseases in wild desert tortoises from California”, Journal of Wildlife Diseases, 34, pp. 508-523 [consultĂ© le 29 aoĂ»t 2019].

3 Minerals Management Service & Alaska OCS Region (2008) “Beaufort Sea and Chukchi Sea planning areas: Oil and gas lease sales 209, 212, 217, and 221”, vol. 2, Washington, D. C.: U. S. Department of the Interior, ch. 4.4 [consultĂ© le 24 aoĂ»t 2019]; Goldberg, S. (2014) “US reroutes flights around Alaska beach in attempt to avoid walrus stampede”, The Guardian, Thu 2 Oct [consultĂ© le 3 septembre 2019].

4 Bulstrode, C.; King, J. & Roper, B. (1986) “What happens to wild animals with broken bones?”, The Lancet, 327, pp. 29-31.

5 Cook, C. (2011) “Why does a broken leg mean the end for a horse?”, The Guardian, 23 Sep [consultĂ© le 29 aoĂ»t 2019].

6 Badger, T. A. (1996) “Biologists puzzled by walruses’ deadly falls from Alaska cliffs”, The Washington Post, August 31 [consultĂ© le 5 aoĂ»t 2019].

7 Letzer, R. (2019) “Is climate change really causing walruses to jump off cliffs?”, LiveScience, April 13 [consultĂ© le 8 septembre 2019].

8 Penguin Rescue (2019) “Penguin rescue rehabilitation”, Rehabilitation, Penguin Rescue [consultĂ© le 7 aoĂ»t 2019].

9 Bennett, R. A. & Kuzma, A. B. (1992) “Fracture management in birds”, Journal of Zoo and Wildlife Medicine, 23, pp. 5-38 [consultĂ© le 4 aoĂ»t 2019].

10 Gelatt, K. N. (2021) “Eye emergencies”, Merck Manual: Veterinary Manual, Jan [consultĂ© le 27 fĂ©vrier 2021].

11 Morris, P. J.; Bicknese, B. & Sutherland-Smith, M. (2008) “Repair of horn and frontal bone avulsion in a forest buffalo (Syncerus caffer nanus) with a polymethylmethacrylate dressing”, Journal of Zoo and Wildlife Medicine, 39, pp. 99-102.

12 Harvey, P. (2010) “Avian casualties: Wildlife triage”, Vet Times, September 20 [consultĂ© le 7 septembre 2019].

13 Khayat, R. O. S.; Shaw, K. J.; Dougill, G.; Melling, L. M.; Ferris, G. R.; Cooper, G. & Grant, R. A. (2019) “Characterizing wing tears in common pipistrelles (Pipistrellus pipistrellus): Investigating tear distribution, wing strength, and possible causes”, Journal of Mammalogy, 100, pp. 1282-1294 [consultĂ© le 3 septembre 2019].

14 Kirby, R.; Gelatt, K. N. & Wilkins, P. A. (2019) “Eye Emergencies”, op. cit. Richter, V. & Freegard, C. (2009) Standard operating procedure first aid for animals, Canberra: Department of Environment and Conservation [consultĂ© le 29 aoĂ»t 2019].

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29 Ibid. Peebles, B. (1978) “Molting and mortality in Macrobrachium rosenbergii”, Proceedings of the Annual Meeting – World Mariculture Society, 9, pp. 39-46.

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32 Ibid. Northern Ireland. Executive Information Service (2015) “Welfare of dogs: Potection from pain and illness”, nidirect [consultĂ© le 3 mars 2019].

33 Pellett, S. & O’Brien, M. (2019) “Exoskeleton repair in invertebrates”, op. cit. Francesconi, F. & Lupi, O. (2012) “Myiasis”, Clinical Microbiology Reviews, 25, pp. 79-105 [consultĂ© le 14 aoĂ»t 2019].

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