Ce texte sâinscrit dans une sĂ©rie de documents examinant les conditions de vie des animaux Ă lâĂ©tat sauvage. Davantage de textes relatifs Ă la façon dont les animaux sauvages souffrent et meurent sont disponibles sur notre page principale relative Ă la situation des animaux dans la nature. Pour plus dâinformations sur les façons dont nous pouvons venir en aide aux animaux blessĂ©s, consultez notre page sur le sauvetage des animaux piĂ©gĂ©s et blessĂ©s.
Les blessures physiques sont lâune des menaces les plus courantes pour les animaux vivant Ă lâĂ©tat sauvage. Dans certains cas, ils sont victimes de blessures graves auxquelles ils succombent directement, dans dâautres cas, leurs blessures peuvent indirectement entraĂźner leur mort, par exemple en rĂ©duisant leur capacitĂ© Ă trouver de la nourriture ou Ă Ă©chapper aux prĂ©dateurs. MĂȘme lorsque les animaux ne succombent pas Ă leurs blessures, ils peuvent souffrir de douleurs chroniques, particuliĂšrement lorsque leurs blessures ne guĂ©rissent pas correctement.
Les animaux sauvages peuvent ĂȘtre blessĂ©s de diffĂ©rentes maniĂšres. Nous pouvons proposer de diviser les causes de ces blessures en trois catĂ©gories principales : les conflits avec dâautres animaux, les blessures accidentelles et les blessures causĂ©es par des conditions mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes et des catastrophes naturelles.
Les conflits avec dâautres animaux peuvent concerner les membres de diffĂ©rentes espĂšces (ex. prĂ©dation) ou les membres dâune mĂȘme espĂšce (ex. conflits portant sur le territoire ou les partenaires, coercition sexuelle). Certaines blessures rĂ©sultent quant Ă elles dâaccidents ou de conditions mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes. Ainsi et par exemple, il arrive que des oisillons se blessent en tombant de leur nid ou que des animaux souffrent de brĂ»lures du fait de feux de forĂȘt. Les invertĂ©brĂ©s peuvent perdre certaines parties de leur corps lors dâaccidents de mue.
Les blessures causĂ©es du fait de conflits avec dâautres animaux
La prédation
De nombreuses attaques de prĂ©dateurs Ă©chouent : les animaux parviennent souvent Ă Ă©chapper Ă leur poursuivant, mĂȘme aprĂšs avoir Ă©tĂ© initialement capturĂ©s. Cependant, des blessures peuvent en rĂ©sulter. Les renards endommagent ainsi frĂ©quemment les pattes des hĂ©rissons au cours de leurs attaques.
On peut voir ci-dessous un hĂ©risson ayant perdu sa patte arriĂšre gauche, probablement Ă la suite dâune attaque de renard. Remarquez la difficultĂ© avec laquelle il se dĂ©place. Sa blessure est trĂšs susceptible de rĂ©duire sa capacitĂ© Ă trouver de la nourriture et Ă Ă©chapper aux prĂ©dateurs, en outre de la douleur physique quâelle cause probablement.
Ce jeune phoque a Ă©chappĂ© Ă une attaque de requin mais souffre dâune grave blessure au flanc.
Les amphibiens tels que les grenouilles sont souvent victimes de dĂ©formations (pattes manquantes, parties sous-dĂ©veloppĂ©es) causĂ©es par la prĂ©dation sĂ©lective des nymphes de libellules sur les tĂȘtards.1 Les nymphes de libellules mangent rarement lâintĂ©gralitĂ© des tĂȘtards et se contentent de les attraper et de manger les parties les plus tendres, gĂ©nĂ©ralement le bourgeon de la patte arriĂšre. La capacitĂ© des tĂȘtards Ă rĂ©gĂ©nĂ©rer complĂštement le membre manquant dĂ©pend de leur stade de dĂ©veloppement, ils peuvent ne jamais rĂ©cupĂ©rer le membre ou ne se dĂ©velopper que partiellement. Les grenouilles matures doivent alors tenter de survivre avec une dĂ©formation (patte partielle ou manquante, parfois mĂȘme yeux manquants). Ce type dâattaque rend la vie de lâindividu adulte plus difficile : il lui sera moins aisĂ© de trouver de la nourriture ou dâĂ©chapper aux prĂ©dateurs au cours de sa vie.
Conflits intraspécifiques portant sur les territoires et les partenaires
Les traumatismes physiques peuvent Ă©galement rĂ©sulter de conflits entre membres dâune mĂȘme espĂšce. Les animaux se chassent mutuellement et se battent afin de dĂ©fendre leur territoire, dâĂ©tablir une nouvelle hiĂ©rarchie sociale, de sâaccoupler ou de protĂ©ger leurs petits. La concurrence pour la nourriture, lâeau, les abris et autres besoins fondamentaux peut conduire Ă des comportements agressifs causant des blessures.
La vidĂ©o ci-dessous montre une lionne solitaire blessĂ©e aprĂšs une bagarre avec un groupe dâadolescents. Il est possible que le combat ait portĂ© sur un territoire, une carcasse dâanimal ou une tentative de copulation forcĂ©e. Sa queue est cassĂ©e et elle boĂźte du fait dâune plaie ouverte sur la patte arriĂšre gauche. Il est peu probable quâelle survive seule et elle marche dans les traces du groupe lâayant blessĂ©e dans lâespoir dâun Ă©ventuel partage de nourriture.
Le phoque gris sont territoriaux pendant la saison des amours. Ce jeune phoque a Ă©tĂ© trouvĂ© avec de graves blessures au visage, au cou et aux yeux, lesquelles ont probablement Ă©tĂ© causĂ©es par un autre phoque. Les phoques mĂąles utilisent leur poids massif et leurs canines acĂ©rĂ©es afin de se battre les uns contre les autres en vue dâobtenir le contrĂŽle de plages et donc de harems de femelles. Bien que ces combats soient rarement mortels, ils peuvent entraĂźner de graves lacĂ©rations chez les deux parties. Par exemple, voir:
Accidents
Les animaux vivant dans la nature sont victimes de blessures au cours de leur vie quotidienne. De nombreux accidents rĂ©sultent de chutes, de lâeffondrement de taniĂšres ou terriers,2 de collisions ou de prises au piĂšge. Les oiseaux entrent en collision avec les arbres, les Ă©lĂ©phants se coincent dans les marĂ©cages, les cerfs se crĂšvent les yeux du fait de branches basses et les Ă©cureuils tombent des arbres. Les animaux peuvent Ă©galement se blesser en jouant Ă se battre.
Blessures par écrasement
De nombreux animaux subissent des blessures par Ă©crasement lorsquâils sont victimes de traumatismes accidentels. LâĂ©crasement se produit le plus souvent lorsquâun individu se trouve coincĂ© entre le sol et un objet solide, le plus souvent une roche ou un animal plus imposant. Lâimportance des blessures par Ă©crasement dĂ©pend de la force en jeu, elles peuvent ĂȘtre relativement mineures et consister en quelques ecchymoses ou consister en de graves hĂ©morragies, fractures ou rupture des organes internes. Il arrive par exemple que des roches ou branches dâarbre tombent sur un animal, ou que des animaux marchent accidentellement sur des individus plus petits. Les pingouins mĂąles peuvent accidentellement Ă©craser des petits et provoquer des blessures internes. Les morses sont facilement effrayĂ©s : lâapproche dâun prĂ©dateur ou le bruit dâun bateau ou dâun avion qui passe peut les faire paniquer et se prĂ©cipiter vers lâeau. Ces bousculades qui sâensuivent sont extrĂȘmement dangereuses pour les petits, qui peuvent ĂȘtre blessĂ©s ou mortellement Ă©crasĂ©s.3
Fractures
Les vertĂ©brĂ©s peuvent souffrir de diverses fractures des os de la colonne vertĂ©brale, de la tĂȘte et du cou, des membres, de la mĂąchoire, des ailes, de la carapace ou des cornes.
Les fractures osseuses de la colonne vertĂ©brale, des membres et des ailes sont courantes et peuvent ĂȘtre mortelles.4 Beaucoup dâentre nous connaissons le sort de chevaux ne pouvant pas survivre Ă un membre cassĂ©. Cela est dĂ» Ă la façon dont leurs jambes trĂšs lĂ©gĂšres se plient et se brisent, de la peau mince et facilement pĂ©nĂ©trable qui entoure leurs os et de la facilitĂ© avec laquelle lâapprovisionnement sanguin cesse du fait des artĂšres endommagĂ©es. Les chevaux sont Ă©galement vulnĂ©rables aux pneumonies sâils se couchent pendant une pĂ©riode trop longue.5
Nous savons que les morses tombent de falaises, et ce souvent en grand nombre. Cela a par exemple pu ĂȘtre observĂ© dans une rĂ©serve en Alaska, ou des morses chutent dâune mĂȘme falaise depuis 1996.6 Ces chutes entraĂźnent la mort ou des blessures graves. On ne sait pas exactement ce qui entraĂźne ces accidents. Les morses se trouvent souvent sur la terre ferme pour se reposer, lorsque les plages sont trop peuplĂ©es, ces derniers grimpent sur les pentes douces de lâautre cĂŽtĂ© desquelles se trouvent des falaises. En hauteur, ils peuvent ĂȘtre effrayĂ©s par les ours polaires ou tout simplement perdre pied en tentant de retourner Ă lâeau.7 La vidĂ©o-dessous tĂ©moigne de ces accidents. Sur une courte plage, on compte deux Ă trois cents individus morts. On peut y voir un morse ayant survĂ©cu Ă sa chute, respirant toujours et agonisant terriblement avant de mourir.
Les pattes des oiseaux se brisent facilement car elles sont petites et souvent creuses. Cette fragilitĂ© peut ĂȘtre intensifiĂ©e du fait de malnutrition ou dâune ponte excessive. Les pattes sont le plus souvent cassĂ©es au cours de chutes, de combats et de collisions ou Ă©crasements accidentels du fait dâautres animaux. Ce type de blessures (ailes, pattes cassĂ©es) chez les oiseaux volants et les pingouins sont graves et souvent mortelles.8 La lĂ©gĂšretĂ© des os des oiseaux les aide en vol mais les rend plus susceptibles aux fractures.9
Les blessures concernant les os entourant lâĆil (fractures orbitales) se produisent en cas de coup direct au visage, de chutes de pierres, de collisions avec des arbres ou murs ou du fait dâautres animaux. Ces blessures peuvent conduire Ă des hĂ©morragies oculaires et des infections.10
Les carapaces des tortues peuvent Ă©galement ĂȘtre brisĂ©es du fait de chutes, dâimpact dâobjets ou dâĂ©crasement par dâautres animaux. Les fractures importantes peuvent ĂȘtre graves. Les carapaces des tortues font office dâĂ©pine dorsale et les tortues peuvent ĂȘtre paralysĂ©es et leurs poumons impactĂ©s en fonction de la localisation de la fissure. Si la fracture est profonde, elles peuvent perdre du sang. Les carapaces et coquilles peuvent pourrir du fait dâinfections fongiques ou bactĂ©riennes sous une fissure, les animaux aquatiques y sont particuliĂšrement sensibles. Certains nerfs parviennent jusque dans et autour des coquilles et carapaces, les fissures peuvent donc ĂȘtre tout aussi douloureuses que dâautre os cassĂ©s.
Les cornes sont Ă©galement constituĂ©es dâos et peuvent saigner. Si la blessure touche la base de la corne, la peau adjacente sera Ă©galement dĂ©chirĂ©e.11
Les becs des oiseaux peuvent ĂȘtre brisĂ©s lors de collisions, de combats ou lorsquâun individu le coince quelque part et tente de se libĂ©rer. Les becs sont constituĂ©s de peau recouverte de kĂ©ratine (le mĂȘme matĂ©riau que nos ongles), sont attachĂ©s aux os et comprennent une concentration de nerfs et de vaisseaux sanguins. Les oiseaux utilisent leur becs comme nous utilisons nos bouches mais Ă©galement comme nous utilisons nos mains, pour ramasser des objets. Si le bec dâun individu est endommagĂ©, il peut ĂȘtre incapable de boire, de manger, de construire un nid ou de se protĂ©ger. Certaines cassures provoquent des saignements lesquels peuvent dans certains cas entraĂźner la mort. Ce type de blessure peut Ă©galement causer des problĂšmes respiratoires ou des sinus.12 Les becs ne se rĂ©parent pas par eux-mĂȘmes, mais la partie endommagĂ©e peut Ă©ventuellement disparaĂźtre : la pointe du bec se dĂ©veloppe continuellement du fait de son utilisation permanente. Les blessures se trouvant Ă la base du bec peuvent cependant dĂ©figurer un individu de façon irrĂ©versible. Un oiseau blessĂ© peut par exemple nâĂȘtre capable dâingĂ©rer que des aliments mous, rendant sa survie difficile Ă lâĂ©tat sauvage.
Blessures aux ailes
Les ailes de chauve-souris et dâinsectes peuvent ĂȘtre dĂ©chirĂ©es en cas de collision avec des objets, des plantes, des Ă©pines ou en consĂ©quence dâinfections fongiques. Ces lacĂ©rations constituent des blessures graves pour les chauves-souris et peuvent entraĂźner une perte de sang.13 Ces blessures peuvent parfois guĂ©rir dâelles-mĂȘmes mais les ailes dĂ©chirĂ©es affectent la capacitĂ© de vol et empĂȘchent parfois complĂštement lâindividu de voler. Les animaux concernĂ©s ont besoin de repos et dâĂ©nergie supplĂ©mentaire afin de guĂ©rir, guĂ©rison au cours de laquelle ils deviennent plus vulnĂ©rable Ă la faim, la prĂ©dation et autres menaces.
Blessures aux yeux
Les animaux sauvages peuvent souffrir de blessures oculaires du fait de corps Ă©trangers, de perforations ou de fumĂ©es. Les animaux se blessent par exemple frĂ©quemment en courant au travers de branches. Les cerfs et les antilopes Ă©chappent souvent aux prĂ©dateurs et autres menaces en courant dans les bois et se heurtent ainsi Ă des branches basses. Bien que cela nâaffecte gĂ©nĂ©ralement quâun seul Ćil, tout dommage permanent ou perte de vision peut rendre lâanimal davantage sujet Ă dâautres accidents et aux prĂ©dateurs.
Les animaux volants sont avantagĂ©s du fait du nombre moindre dâobstacles. Cependant, les oiseaux peuvent se blesser les yeux en tombant des arbres Ă un Ăąge prĂ©coce ou en volant dans des branches au dĂ©collage. Ils peuvent Ă©galement ĂȘtre blessĂ©s du fait des serres dâautres individus lors de combats. Les blessures oculaires ne guĂ©rissant pas empĂȘchent les oiseaux de voler.
Les blessures aux paupiĂšres, telles que les dĂ©chirures ou les crevaisons, se produisent souvent en raison de chutes ou de collisions avec quelque chose. La paupiĂšre est une partie du corps fragile et peut ĂȘtre endommagĂ©e facilement. Si la blessure ne guĂ©rit pas correctement, elle peut entraĂźner une perte de la vue ou une infection. Il est trĂšs douloureux pour les animaux dâavoir du sable, du verre ou dâautres corps Ă©trangers coincĂ©s dans les yeux et ils sont susceptibles de se blesser en tentant dâexpulser ces corps.14
Auto-amputation
Les appendices tels que les membres, les ailes et les antennes peuvent ĂȘtre perdus directement au cours de combats ou du fait dâaccidents, mais il arrive Ă©galement que les animaux sâauto-amputent. Les pieuvres amputent ainsi leurs propres bras, les lĂ©zards leur queue et les araignĂ©es leurs pattes lorsquâelles sont en danger, cela survient gĂ©nĂ©ralement lorsque ces animaux sont piĂ©gĂ©s ou coincĂ©s au cours de combats avec dâautres, pour empĂȘcher le venin dâune morsure de se rĂ©pandre dans tout leur corps ou au cours de la mue. Lorsquâil ne sâagit pas dâĂ©chapper Ă une situation dangereuse, lâauto-amputation peut ĂȘtre une rĂ©ponse Ă la douleur rĂ©sultant dâune blessure ou une tentative de se dĂ©barrasser dâune partie du corps inutile.15
La mesure dans laquelle un appendice perdu affecte un animal dĂ©pend du type dâappendice, de la fonction de lâappendice et de lâenvironnement. Certains animaux, comme les poulpes et les araignĂ©es, se dĂ©brouillent souvent bien lorsquâils perdent membre.16
De nombreux invertĂ©brĂ©s, en particulier les plus jeunes, peuvent rĂ©gĂ©nĂ©rer leurs membres, leurs antennes et dâautres parties de leur corps au cours de la mue. La gravitĂ© dâune blessure et la possibilitĂ© dây remĂ©dier dĂ©pendent de lâĂąge de lâindividu, de la frĂ©quence et de la durĂ©e de la mue et de la partie du corps concernĂ©e.17 Une Ă©crevisse qui ne mue quâune fois par an peut se dĂ©brouiller sans une patte, mais perdre une griffe ou une antenne pourrait sĂ©rieusement altĂ©rer sa capacitĂ© Ă survivre Ă des combats avec dâautres animaux ou Ă explorer son environnement pour chercher un abri.18 Un membre blessĂ© ne guĂ©rissant pas peut particuliĂšrement nuire aux insectes sauteurs comme les grillons.19
Il nâest pas toujours possible de rĂ©gĂ©nĂ©rer complĂštement les parties du corps blessĂ©es ou amputĂ©es. Une fois remplacĂ©, lâappendice nâest pas toujours le mĂȘme en termes de structure et de fonction. Certaines blessures ne guĂ©rissent pas du fait de leur gravitĂ© ou de lâĂąge de lâanimal.20
Certains vertĂ©brĂ©s ont une certaine capacitĂ© de rĂ©gĂ©nĂ©ration, comme les lĂ©zards et les poissons dont la queue et les nageoires repoussent21 ou les salamandres dont les membres repoussent.22 Les chauves-souris peuvent rĂ©gĂ©nĂ©rer leurs ailes, leurs oreilles et leurs bois.23 Cependant, les appendices remplacĂ©s peuvent ĂȘtre plus petits ou plus faibles et les animaux soumis Ă trop de stress peuvent ne pas ĂȘtre en mesure de rĂ©gĂ©nĂ©rer ces parties de leurs corps.
Mue
La mue est une cause frĂ©quente de blessures chez les arthropodes. MĂȘme lorsquâils ne sont pas blessĂ©s, les arthropodes doivent muer -perdre leurs exosquelettes- afin de grandir, leurs nouveaux exosquelettes doivent alors ĂȘtre durcis ou reconstruits, ainsi que dâautres parties de leur corps telles que le revĂȘtement des organes.
Bien que les arthropodes soient vulnĂ©rables aux blessures externes au cours de la mue et Ă sa suite – du fait de la fragilitĂ© de leurs nouveaux exosquelettes-, ils sont plus susceptibles dâĂȘtre blessĂ©s ou de mourir du fait dâune dĂ©faillance du processus de mue en lui-mĂȘme.24 Ils peuvent Ă©galement ne pas rĂ©ussir Ă rĂ©gĂ©nĂ©rer une partie de leur corps blessĂ© ou, dans lâĂ©ventualitĂ© oĂč la blessure serait survenue au cours dâune pĂ©riode critique, ĂȘtre incapables de rĂ©gĂ©nĂ©rer cette partie au cours de la mue suivante,25 devenant vulnĂ©rables pendant lâintervalle prĂ©cĂ©dent la prochaine mue (parfois des mois, voire des annĂ©es). Cela est dâautant plus difficile pour les animaux plus ĂągĂ©s, qui ont tendance Ă muer moins frĂ©quemment.
Certaines larves ne parviennent pas Ă respirer lorsque leurs exosquelettes se dĂ©tachent et peuvent asphyxier en cas dâimprĂ©vus ou si le procĂ©dĂ© sâavĂšre trop long. Les larves dâĂ©phĂ©mĂšres perdent leur doublure trachĂ©ale au cours de la mue et arrĂȘtent de respirer pendant le processus, elles doivent donc absorber beaucoup dâoxygĂšne Ă titre prĂ©ventif.26 Chez certaines espĂšces, les individus peuvent prendre des mois avant de sortir de leurs exosquelettes et peuvent ĂȘtre Ă©crasĂ©s Ă mort en grandissant si ils se trouvent coincĂ©s.27
Les arthropodes peuvent se blesser lorsquâils sâextraient au cours de leur mue : ils peuvent perdre ou se tordre des membres, Ă©craser leurs poumons ou endommager leurs yeux ou autres tissus mous. Ces blessures sont davantage susceptibles de se produire si lâanimal est victime dâune condition nommĂ©e dysecdyse, laquelle est due au stress et provoque une excrĂ©tion anormale de lâexosquelette. Certaines blessures provoquent des hĂ©morragies potentiellement mortelles.28 Les animaux sont plus susceptibles aux attaques de prĂ©dateurs ou dâindividus de la mĂȘme espĂšce lorsquâils muent. Câest par exemple le cas des crevettes, lesquelles sont plus susceptibles dâĂȘtre blessĂ©es ou tuĂ©es par dâautres crevettes Ă certains stades de leur mue.29
Blessures dues aux conditions météorologiques et aux catastrophes naturelles
Les animaux vivant dans la nature doivent faire face Ă des conditions mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes, lesquelles provoquent souvent des blessures pouvant ĂȘtre douloureuses, dĂ©bilitantes ou mortelles.
Les tempĂȘtes sont dangereuses pour les animaux ne pouvant pas chercher refuge : les animaux marins peuvent ĂȘtre projetĂ©s contre les rochers et les oiseaux aquatiques bombardĂ©s de grĂȘle pendant les orages. Cela peut causer des dommages aux organes internes, aux yeux ou aux ailes et briser des membres. Les oiseaux aquatiques sont particuliĂšrement vulnĂ©rables.30
Une surexposition au soleil peut provoquer des coups de soleil, dont la gravitĂ© sâĂ©tend de brĂ»lures mineures Ă la destruction complĂšte de la peau et des tissus sous-jacents. Les blessures les plus graves peuvent ĂȘtre mortelles. Certains animaux tels que les hippopotames, les Ă©lĂ©phants et les porcs ont la peau sensible et sâenduisent de boue afin de prĂ©venir les coups de soleils. Lorsquâils ne parviennent pas Ă trouver de boue, en cas de sĂ©cheresse par exemple, ils peuvent souffrir de graves brĂ»lures. En 2017, un Ă©pisode de sĂ©cheresse Ă Lamu, dans le nord du Kenya, a piĂ©gĂ© des hippopotames et autres animaux dans des bassins de boue assĂ©chĂ©s. Incapables de recouvrir leur peau dâune couche protectrice de boue humide, nombre dâentre eux ont souffert de graves coups de soleil.31
Les animaux vivant Ă lâĂ©tat sauvage souffrent Ă©galement du froid. Ils peuvent par exemple ĂȘtre victimes dâengelures. Ce chat errant nâayant pu trouver dâabri lors dâun Ă©pisode de froid rigoureux a perdu une partie de ses oreilles et de sa truffe. Les oiseaux peuvent perdre leurs pattes lorsquâelles se collent Ă des balustrades gelĂ©es.
Conséquences à long terme des blessures dans la nature
Lorsquâun animal se blesse sans cependant succomber, il peut souffrir de plusieurs maniĂšres. Tout dâabord, du fait de la douleur associĂ©e Ă ses blessures : un animal blessĂ© peut faire lâexpĂ©rience dĂ©sagrĂ©able de douleurs intenses, lesquelles peuvent entraĂźner des comportements dangereux tels que la diminution de la consommation de nourriture et dâeau entraĂźnant une perte de poids, une dĂ©gradation musculaire et des troubles respiratoires.32 Un animal blessĂ© est Ă©galement susceptible de souffrir dâune gamme dâautres problĂšmes dus aux infections et autres maladies. En lâabsence de traitement mĂ©dical, lâinfection est un corrĂ©lat naturel des blessures dans la nature. Les tissus endommagĂ©s ont tendance Ă ĂȘtre infestĂ©s de parasites (appelĂ©s myiases).33 Lâinfestation parasitaire peut ĂȘtre extrĂȘmement douloureuse et entraĂźner des complications telles que de la diarrhĂ©e, des vomissements et des troubles visuels.
Enfin, les effets invalidants de la blessure -exacerbĂ©s par une infection ou une infestation parasitaire- mettent en danger le bien-ĂȘtre de lâanimal Ă bien des Ă©gards. Lâanimal peut ne pas ĂȘtre en mesure dâĂ©chapper Ă des situations menaçantes ou de suivre son groupe social. Il peut Ă©galement ĂȘtre incapable de manger ou de boire de maniĂšre Ă favoriser sa guĂ©rison ou mĂȘme Ă rester en vie. Les animaux blessĂ©s deviennent Ă©galement des cibles privilĂ©giĂ©es pour les prĂ©dateurs et les membres compĂ©titifs de leur propre espĂšce.34
Les animaux vivant dans la nature sont vulnĂ©rables Ă une vaste gamme de blessures physiques. Les causes de ces blessures sont nombreuses et variĂ©es, il peut sâagir de morsures ou dâentailles provoquĂ©es par des prĂ©dateurs ou individus de la mĂȘme espĂšce, du feu, du gel ou de pluies torrentielles, de chutes ou collisions, dâauto-amputations ou dâaccidents de mue.
Pour plus dâinformations sur les façons dont nous pouvons venir en aide aux animaux blessĂ©s, consultez notre page sur le sauvetage des animaux piĂ©gĂ©s et blessĂ©s.
Références
Blair, J.; Wassersug, R. J. & Ross, S. T. (2000) âVariation in the pattern of predatord induced damage to tadpole tailsâ, Copeia, 2000, pp. 390-401.
Clutton-Brock, T. H. & Parker, G. A. (1995) âSexual coercion in animal societiesâ, Animal Behaviour, 49, pp. 1345-1365.
Coderre, Terence J.; Grimes, Robert W. & Melzack, Ronald (1986) âDeafferentation and chronic pain in animais: An evaluation of evidence suggesting autotomy is related to painâ, Pain, 26, pp. 61-84.
Cooper J. E. (1996) âPhysical Injuryâ, in Fairbrother A.; Locke L. N. & Hoff G. L. (eds) Noninfectious disease of wildlife, 2nd ed., Ames: Iowa State University Press, pp. 157-172.
Delahay, R. J.; Smith, G. C. & Hutchings, M. R. (2008) Management of disease in wild mammals, New York: Springer.
Emlen, S. T. & Wrege, P. H. (1986) âForced copulations and intra-specific parasitism: Two costs of social living in the white-fronted bee-eaterâ, Ethology, 71, pp. 2-29.
Figiel, C. R., Jr. & Semlitsch, R. D. (1991) âEffects of nonlethal injury and habitat complexity on predation in tadpole populationsâ, Canadian Journal of Zoology, 69, pp. 830-834.
Harris, R. N. (1989) âNonlethal injury to organisms as a mechanism of population regulationâ, The American Naturalist, 134, pp. 835-847.
Heithaus, M.; Frid, A. & Dill, L. (2002) âShark-inflicted injury frequencies, escape ability, and habitat use of green and loggerhead turtlesâ, Marine Biology, 140, pp. 229-236.
Jonhson, Pieter T. J.; Preu, E. R.; Sutherland, D. R.; Romansic, J. M.; Han, B. & Blaustein, A. R. (2006) âAdding infection to injury: synergistic effects of predation and parasitism on amphibian malformationsâ, Ecology, 87, pp. 2227-2235.
Olsson, M. (1995) âForced copulation and costly female resistance behavior in the Lake Eyre Dragon, Ctenophorus maculosusâ, Herpetologica, 51, pp. 19-24.
Reimchen, T. E. (1988) âInefficient predators and prey injuries in a population of giant sticklebackâ, Canadian Journal of Zoology, 66, pp. 2036-2044.
Reimchen, T. E. (1992) âInjuries on stickleback from attacks by a toothed predator (Oncorhynchus) and implications for the evolution of lateral platesâ, Evolution, 46, pp. 1224-1230.
Schoener, T. W. (1979) âInferring the properties of predation and other injury-producing agents from injury frequenciesâ, Ecology, 60, pp. 1110-1115.
Smuts, B. B. & Smuts, R. W. (1993) âMale aggression and sexual coercion of females in nonhuman primates and other mammals: Evidence and theoretical implicationsâ, Advances in the Study of Behavior, 22, pp. 1-63.
Annotations
1 Ballengee, B. & Sessions, S. K. (2009) âExplanation for missing limbs in deformed amphibiansâ, Journal of Experimental Biology Part B: Molecular & Developmental Evolution, 312B, pp. 770-779.
2 Homer, B. L; Berry, K. H.; Brown, M. B.; Ellis, G.; Jacobson, E. R. (1998) âPathology of diseases in wild desert tortoises from Californiaâ, Journal of Wildlife Diseases, 34, pp. 508-523 [consultĂ© le 29 aoĂ»t 2019].
3 Minerals Management Service & Alaska OCS Region (2008) âBeaufort Sea and Chukchi Sea planning areas: Oil and gas lease sales 209, 212, 217, and 221â, vol. 2, Washington, D. C.: U. S. Department of the Interior, ch. 4.4 [consultĂ© le 24 aoĂ»t 2019]; Goldberg, S. (2014) âUS reroutes flights around Alaska beach in attempt to avoid walrus stampedeâ, The Guardian, Thu 2 Oct [consultĂ© le 3 septembre 2019].
4 Bulstrode, C.; King, J. & Roper, B. (1986) âWhat happens to wild animals with broken bones?â, The Lancet, 327, pp. 29-31.
5 Cook, C. (2011) âWhy does a broken leg mean the end for a horse?â, The Guardian, 23 Sep [consultĂ© le 29 aoĂ»t 2019].
6 Badger, T. A. (1996) âBiologists puzzled by walrusesâ deadly falls from Alaska cliffsâ, The Washington Post, August 31 [consultĂ© le 5 aoĂ»t 2019].
7 Letzer, R. (2019) âIs climate change really causing walruses to jump off cliffs?â, LiveScience, April 13 [consultĂ© le 8 septembre 2019].
8 Penguin Rescue (2019) âPenguin rescue rehabilitationâ, Rehabilitation, Penguin Rescue [consultĂ© le 7 aoĂ»t 2019].
9 Bennett, R. A. & Kuzma, A. B. (1992) âFracture management in birdsâ, Journal of Zoo and Wildlife Medicine, 23, pp. 5-38 [consultĂ© le 4 aoĂ»t 2019].
10 Gelatt, K. N. (2021) âEye emergenciesâ, Merck Manual: Veterinary Manual, Jan [consultĂ© le 27 fĂ©vrier 2021].
11 Morris, P. J.; Bicknese, B. & Sutherland-Smith, M. (2008) âRepair of horn and frontal bone avulsion in a forest buffalo (Syncerus caffer nanus) with a polymethylmethacrylate dressingâ, Journal of Zoo and Wildlife Medicine, 39, pp. 99-102.
12 Harvey, P. (2010) âAvian casualties: Wildlife triageâ, Vet Times, September 20 [consultĂ© le 7 septembre 2019].
13 Khayat, R. O. S.; Shaw, K. J.; Dougill, G.; Melling, L. M.; Ferris, G. R.; Cooper, G. & Grant, R. A. (2019) âCharacterizing wing tears in common pipistrelles (Pipistrellus pipistrellus): Investigating tear distribution, wing strength, and possible causesâ, Journal of Mammalogy, 100, pp. 1282-1294 [consultĂ© le 3 septembre 2019].
14 Kirby, R.; Gelatt, K. N. & Wilkins, P. A. (2019) âEye Emergenciesâ, op. cit. Richter, V. & Freegard, C. (2009) Standard operating procedure first aid for animals, Canberra: Department of Environment and Conservation [consultĂ© le 29 aoĂ»t 2019].
15 Emberts, Z.; Miller, C. W.; Kiehl, D.; St. Marya, C. M. (2017) âCut your losses: Self-amputation of injured limbs increases survivalâ, Behavioral Ecology, 28, pp. 1047-1054 [consultĂ© le 5 octobre 2019]. Kachramanoglou, C.; Carlstedt, T.; Koltzenburg, M. & Choi, D. (2011) âSelf-mutilation in patients after nerve injury may not be due to deafferentation pain: A case reportâ, Pain Medicine, 12, pp. 1644-1648 [consultĂ© le 7 septembre 2019].
16 Alupay, J. S. (2013) âCharacterization of arm autotomy in the octopus, Abdopus aculeatus (dâOrbigny, 1834)â, thĂšse de doctorat, Berkeley: University of California [consultĂ© le 7 septembre 2019].
17 Mykles, D. L. (2001) âInteractions between limb regeneration and molting in decapod crustaceansâ, Integrative and Comparative Biology, 41, pp. 399-406 [consultĂ© le 3 juillet 2019]. OâNeill, M.; DeLandro, D. & Taylor, D. (2019) âAge-related responses to injury and repair in insect cuticleâ, Journal of Experimental Biology, 222 [consultĂ© le 24 octobre 2019].
18 Koch, L. M.; Patullo, B. W.; Macmillan, D. L. (2006) âExploring with damaged antennae: Do crayfish compensate for injuries?â Journal of Experimental Biology, 209, pp. 3226-3233 [consultĂ© le 30 aoĂ»t 2019].
19 Parle, E.; Dirks, J.-H. & Taylor, D. (2016) âBridging the gap: wound healing in insects restores mechanical strength by targeted cuticle depositionâ, Journal of the Royal Society, 13 (117) [consultĂ© le 29 aoĂ»t 2019].
20 OâNeill, M.; DeLandro, D.; Taylor, D. 2019 âAge-related responses to injury and repair in insect cuticleâ, Journal of Experimental Biology, 222 [consultĂ© le 24 octobre 2019]. Parle, E; Dirksb, J.-H. & Taylor, D (2017) âDamage, repair and regeneration in insect cuticle: The story so far, and possibilities for the futureâ, Arthropod Structure and Development, 46, pp. 49-55.
21 Darnet, S.; Dragalzew, A. C.; Amaral, D. B.; Sousa, J. F.; Thompson, A. W.; Cass, A. N.; Lorena, J.; Pires, E. S.; Costa, C. M.; Sousa, M. P.; Fröbisch, N. B.; Oliveira, G.; Schneider, P. N.; Davis, M. C.; Braasch, I. & Schneider, I. (2019) âDeep evolutionary origin of limb and fin regenerationâ, Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, 116, pp. 15106-15115 [consultĂ© le 30 juin 2019].
22 Brockes, J. P. (1997) âAmphibian limb regeneration: Rebuilding a complex structureâ, Science, 276, pp. 81-87.
23 Goss, R. J. (1987) âWhy mammals donât regenerateâor do they?â, Physiology, 2, pp. 112-115.
24 Maginnis, T. L. (2006) âThe costs of autotomy and regeneration in animals: A review and framework for future researchâ, Behavioral Ecology, 17, pp. 857-872 [consultĂ© le 31 aoĂ»t 2019]. Mykles, D. L. (2001) âInteractions between limb regeneration and molting in decapod crustaceansâ, Integrative and Comparative Biology, 41, pp. 399-406 [consultĂ© le 4 juillet 2019]. Tower, W. L. âObservations on the changes in the hypodermis and cuticula of coleoptera during ecdysisâ, Biological Bulletin, 10, pp. 176-192.
25 Mykles, D. L. (2001) âInteractions between limb regeneration and molting in decapod crustaceansâ, Integrative and Comparative Biology, 41, pp. 399-406 [consultĂ© le 13 mars 2019].
26 Camp, A. A.; Funk, D. H. & Buchwalter, D. B. (2014) âA stressful shortness of breath: Molting disrupts breathing in the mayfly Cloeon dipterumâ, Freshwater Science, 33, pp. 695-699.
27 University of California Museum of Paleontology (2005) âThe dangers of molting!â, Understanding Evolution [consultĂ© le 4 octobre 2019].
28 Pellett, S. & OâBrien, M. (2019) âExoskeleton repair in invertebratesâ, Veterinary Clinics of North America: Exotic Animal Practice, 22, pp. 315-330.
29 Ibid. Peebles, B. (1978) âMolting and mortality in Macrobrachium rosenbergiiâ, Proceedings of the Annual Meeting â World Mariculture Society, 9, pp. 39-46.
30 Jones, J. (2015) âHundreds of flamingos battered to death during giant hailstone stormâ, The Local, 3 September [consultĂ© le 14 fĂ©vrier 2019]. SAPeople (2019) âFalcon tragedy: Hundreds of birds die as massive hail storm hits Newcastle overnightâ, SA People News, Mar 22 [consultĂ© le 24 aoĂ»t 2019].
31 Karasin, E. (2016) âHippos dying from SUNBURN amid Kenyan drought: Extreme heat has dried up mud baths the animals use to protect their skinâ, MailOnline, 16 March [consultĂ© le 13 dĂ©cembre 2019].
32 Ibid. Northern Ireland. Executive Information Service (2015) âWelfare of dogs: Potection from pain and illnessâ, nidirect [consultĂ© le 3 mars 2019].
33 Pellett, S. & OâBrien, M. (2019) âExoskeleton repair in invertebratesâ, op. cit. Francesconi, F. & Lupi, O. (2012) âMyiasisâ, Clinical Microbiology Reviews, 25, pp. 79-105 [consultĂ© le 14 aoĂ»t 2019].
34 Pellett, S. & OâBrien, M. (2019) âExoskeleton repair in invertebratesâ, op. cit. Curio, E. (1976) The ethology of predation, Berlin: Springer. MartĂn, J.; de Neve, L.; Polo, V. & Fargallo, J. A. (2006) âHealth-dependent vulnerability to predation affects escape responses of unguarded chinstrap penguin chicksâ, Behavioral Ecology and Sociobiology, 60, pp. 778-784. Penteriani, V.; Delgado, M. M.; Bartolommei, P.; Maggio C.; Alonso-Ălvarez, C. & Holloway, J. (2008) âOwls and rabbits: Predation against substandard individuals of an easy preyâ, Journal of Avian Biology, 39, pp. 215-221. Miller, M. W.; Swanson, H. M.; Wolfe, L. L.; Quartarone F. G.; Huwer, S. L.; Southwick, C. H. & Lukacs, P. M. (2008) âLions and prions and deer demiseâ, PLOS ONE, 3 (12) [consultĂ© le 13 fĂ©vrier 2013].
